Devil's Chair

Je m'attendais à un truc fantastique au départ, avec un vrai monstre, un vrai monde parallèle. En voyant le début du film, je m'étais dit, bon un film d'horreur de plus dans la liste de ceux que j'ai vus.

Mais après, il devient bien mieux que la plupart. Du vrai mindfuck. Des retournements de situation à la toque, et franchement, on a autant de mal à faire la différence entre ce qui est réel, et ce qui ne l'est pas que les personnages du film.

Pas de trame psychologique réelle, dans le sens de background théorique de la psychologie. Et pourtant, on peut se dire qu'il y a pas mal de connaissances sous jascentes dumoins au niveau nosographique, et une très bonne intégration de ces données dans le film, qui pour la peine, constituerait un bon cas clinique à étudier, même s'il est fictif. Certes, j'ai l'impression que certaines actions de certains personnages ne sont pas... cohérentes.

Un délirant ne reconnait pas son délire, et même lorsqu'il va mieux, il continue à coire en ce qu'il a vu. On pourra mettre cela sur le compte de la singularité des cas, mais c'est le genre de petits détails dans ce film qui me dérange. La place du délire aussi, qui semble être a moitié lucide, par moments, alors même que l'on n'a pas accès à ce qui se passe dans la tête du sujet.

Ce film est pas mal venu, dans un contexte où les autorités discutent des conditions judiciaires dont bénéficient les malades mentaux. Je me suis surprise à penser durant le film, que c'est horrible. Evidemment, puisque c'est un film d'horreur. J'irais jusqu'à dire, c'est un monstre, cette espèce de chose à tentacules qui rapelle pyramid head. Mais en fait, l'horreur d'une situation est toute subjective, dans le sens où elle est liée aux émotions (on ne doute pas de la gravité des faits, en disant cela, mais on pose seulement la fameuse question de la responsabilité)

Clairement, ce type sait ce qu'il fait, mais est ce la causalité, la logique de son action qui doit être jugée, les conséquences de ses actes en eux même. Personnellement, je pencherais plus pour juger la situation sur quelque chose de tout à fait différent : l'intérêt pour les gens comme pour les malades mentaux d'une solution plutôt qu'une autre. D'un côté, il faut veiller à la sécurité des gens. De l'autre, l'emprisonnement ne mènerait à rien.

Dans un état de décompensation tel, on peut difficilement imaginer raisonner avec le patient. On voit donc bien l'intérêt de la médicalisation pour calmer les patients les plus dangereux. Encore un film qui inspire une longue réflexion éthique.

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